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Le 5ème pouvoir
15/02/2007 20:41
Hier soir, rien de bien exaltant à la tv.. je me suis donc pelotonnée dans mon pouf et j'ai regardé : Good night and Good luck" de et avec George Clooney.. Non pas pour l'acteur.. (je craque pour Willis!) mais pour l'histoire dans les 2 sens du terme! Voici donc.. un résumé tiré du journal "Le Monde" de ce film. Ce noir et blanc complexe (agrémenté des interventions de la chanteuse de jazz Dianne Reeves) renvoie aux grandes heures du cinéma hollywoodien et affirme en beauté la qualité mythique de la lutte qui va nous être contée. D'un côté, le journaliste chevronné, fort de ses états de service radiophoniques pendant le blitz. De l'autre le politicien du Middle West qui a commencé plutôt à gauche avant de trouver son sport d'élection, l'anticommunisme, qu'il vivait comme une manie (active) de la persécution. Pour incarner Murrow, Clooney, qui s'y connaît en matière de prestance, a choisi David Strathairn. Cet acteur américain joue d'habitude des seconds rôles, sauf chez le cinéaste indépendant John Sayles, qui lui a souvent permis de déployer son très caractéristique mélange d'autorité et de mélancolie. Ici, il est presque opaque, comme cloîtré dans l'autorité que lui confère la charge de présenter l'émission d'information "See it Now", inaccessible aux sollicitations extérieures, sauf aux plaisanteries et aux encouragements de son producteur et ami Fred Friendly, qu'interprète Clooney. A chaque fois qu'il rend l'antenne, Murrow souhaite, d'un ton sacerdotal "good night, and good luck" à ses téléspectateurs. Pour incarner McCarthy, George Clooney a renoncé à recourir à un acteur. Ce que l'on voit du sénateur alcoolique, de ses méthodes inquisitoriales provient de bandes d'actualités d'époque. Ce champ contrechamp inégal oppose ainsi les pouvoirs magiques du jeu à la gravité tragique de l'histoire. D'un côté, des scènes tournées en studio, où Clooney a reconstitué les bureaux de CBS, qu'il a peuplés d'une théorie d'acteurs brillants : Robert Downey Jr, Patricia Clarkson, Jeff Daniels. De l'autre, de longs passages d'archive qui montrent — entre autres — l'admirable résistance d'une employée noire du Pentagone, dont McCarthy tente, sans succès, de ruiner l'existence. La réalité de la menace que faisait peser McCarthy sur les fondements de la liberté américaine est ainsi établie, et la stratégie que Murrow et ses alliés mettent en oeuvre apparaît d'une lumineuse simplicité. Il suffit au journaliste de consacrer un numéro de son émission à un montage des interventions de McCarthy pour démontrer l'ignominie de son ennemi. Cette entreprise journalistique est assez simple à réaliser, ce qui l'est moins, c'est d'assurer la diffusion de ce numéro, face à des annonceurs timorés, à une hiérarchie et à des financiers qui font passer la rentabilité de CBS avant ses responsabilités civiques. Dossier sur le maccarthysme
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