Né en 1916 à Jarnac, en Charente, il monte à Paris en 1934 pour poursuivre des études de droit et de Sciences Politiques. Attiré dans sa jeunesse par la droite nationaliste, il adhère aux jeunesses du mouvement des Croix de feux.
Durant le Front populaire, il fait ses débuts de journaliste dans L'Écho de Paris, opposé à la gauche. Prisonnier en 1940, il s'évade et rejoint Vichy où il participe à différents postes au gouvernement Pétainiste. Il démissionne en 1942 pour rejoindre la résistance sous le pseudonyme de Morland.
Après la libération, il est élu en 1946 député de la Nièvre et participe, sous la IVe République, à 11 gouvernements. Après le retour de De Gaulle en 1958, il devient un des plus farouches opposants à la Ve République.
Lors de l'élection présidentielle de 1965, il met De Gaulle en ballottage, rassemblant 45% des voix au second tour. En 1971, il est élu premier secrétaire du Parti Socialiste et signe, en 1972, avec le Parti Communiste Français, le Programme commun de gouvernement.
Aux Présidentielles de 1974, il échoue de peu face à Valéry Giscard d'Estaing qui est élu au second tour avec 50,7% des suffrages.
Face à Jacques Chirac, il devient en 1981 le 4ème Président de la Ve République (51,7% des voix au second tour).
Son premier gouvernement dirigé par Mauroy prend des mesures "de gauche" : augmentation du Smic, 5ème semaine de congés payés, diminution de la durée hebdomadaire du travail, abolition de la peine de mort et nationalisations.
En 1985, Mitterrand signe avec le Chancelier Kohl l'Acte unique Européen, nouveau départ pour la construction européenne.
Affaiblie par la rigueur économique et l'augmentation du chômage, la gauche perd les législatives de 1986. Mitterrand est contraint de nommer Chirac premier ministre.
C'est la 1ère cohabitation. Il use Chirac et la droite, et gagne en popularité.
Elu en 1988 avec 54% des voix, il devient le premier Président de la Ve république à être réélu au suffrage universel. Son second septennat s'ouvre au centre en faisant appel à son plus vieil adversaire Michel Rocard qu'il nomme 1er ministre.
Toujours fidèle à l'Europe, il favorise la signature des accords de Maastricht.
Déstabilisé, éclaboussé par des scandales, il se trouve à nouveau confronté à la cohabitation en 1993 avec Balladur. Fatigué physiquement par un cancer de la prostate, attaqué sur son passage à Vichy, touché par le suicide de son ami Bérégovoy, il assure malgré tout ses fonctions jusqu'au terme de son mandat. Il ne participe pas à la campagne présidentielle de 1995, si ce n'est pour marquer sa sympathie à Lionel Jospin.
Ce tacticien politicien hors pair, véritable "animal politique" repose désormais à Jarnac aux côtés de ses parents